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les reflets de clochelune

20 juillet 2011

Les regards de traverse

 

Les regards de traverse


Le chemin m'avance. 
On y laisse nos ombres de pas, des traces de doigts, une flaque de pensée jouant à la couleur, à la vie. On devient ce sentier tordu où des rencontres grandissent dans la simplicité d'un champ de coquelicots.

" J'ai descendu dans mon jardin " ...

- Donne-moi la main, viens voir parmi les fleurs. 
Tiens, la voix d'Alice me prend la main, elle me guide...
- Regarde, tu vois ce monticule de terre ? 
- Oui, oui Alice. Pourquoi le soleil semble pleurer ? 
- C'est qu'en dessous, si tu ouvres loin ton regard, tu verras la pensée d'Antigone, tu entendras son  amour. 
- Antigone ? Attends, Alice, j'ai encore la mémoire lourde de gravité. Est-ce dans cet endroit qu'elle a recouvert le corps de son frère ? 
- Oui. Parce que le soleil brûlait cette mort. Oui. Parce que la loi d'un père éclatait, cruelle, inhumaine. 


J'essayais de lire au travers les mots d'Alice. Car avec Alice, je réapprenais le langage, je lavais cette  mémoire encombrée du regard arrêté. Je lui ai demandé :


- Antigone n'a-t-elle pas enfreint une loi, n'était-elle pas révoltée ? 
- Mais non, tendre une main de pitié est-ce enfreindre une loi ? 
Je devinais peu à peu, surtout avec la main d'Alice accompagnant mes pas.
- Oui, Alice, c'est l'amour seulement qu'on entend respirer. 


Un oiseau a fleuri. Antigone était libre maintenant de la loi de Créon. Un message virevoltait sur une 
feuille de verre.

Alice le prit et me le tendit...

- Oh, un dessin d'enfant. Un chapeau ! Non, je me trompe encore ... 
- Regarde, n'oublie pas de « lire au travers. » Ecoute le souffle, sens les couleurs. 
- Mais, oui. C'est le boa qui a mangé un éléphant. 
- Est-ce que tu comprends ? C'est « l'écrit qui fond devant le non-écrit. » C'est ça, lire au travers. 


L'espace du jardin s'ouvrait, le morceau de glace logé dans mon oeil était tombé dans la boue. Alice se mit à rétrécir pour se poser entière sur ma main. Petite ombre de lumière donnant vie à ma terre.

« Gentil coquelicot mesdames, gentil coquelicot nouveau »

- Oh, Alice, une ombre court sur les pétales !
- Oui, c'est celle de Peter Pan. Tu vois comme elle est éclairée. 
- Il y a du Clochette dans l'air ! 
- Elle chantait dans le coquelicot ... 
La forme de l'ombre s'approchait de ma main, son pas sentait le maintenant. Elle aimait la goutte Alice scintillant à la source de ma paume. Peter Pan et Clochette appelaient l'ombre. Ils étaient  jaloux qu'une ombre veuille partir ainsi. Comment Peter Pan prendrait-il du poids ? Il pourrait voler  encore plus en hauteur, encore plus en oubli. Mais tout de même cette ombre était son aile terrienne. 
Comment rejoindre Wendy, sans elle ?
Peter Pan vint nous voir, se dressant sur la pointe des pieds et demanda :


- Rendez-moi mon ombre, s'il vous plait j'en ai vraiment besoin. Toujours elle me joue des tours,  elle se croit dans un manège, et va à la rencontre de voix lumineuses. Elle aime faire la fête, elle se défile, et j'en perds mes chaussures, mes pas restent gravés dans les chemins.

Alice avait caressé le poids de cette ombre, elle en tissa son corps. 


- Je te la rends, car on sera toujours lié au maintenant. L'ombre et la lumière se sont enlacées, ça vibre en secret. 


Peter Pan reparti heureux, avec son ombre recousue et Clochette à son cou.

Je comprenais. Une voix vint me chercher très profond au bord du chemin, sous les pas de Peter 
Pan. La route était recouverte de lettres et de graines, de feuilles et d'écorce. Je lisais son parchemin et entendais la chair des mots. Je dis à Alice :


- J'ai rencontré l'espace du milieu, le coeur du regard. Un livre vivant avance.

Oui, une marée de mots roulait sous mes doigts, sur mes cils. Cette voix que je ressentais enchantait 
le jardin. Le même visage, toujours, s'ouvrait, souriait et faisait s'envoler les parois du livre, des 
pages. C'était le visage de la vie. Le chemin initiatique, je le comprenais, était ma rencontre au visage, à la voix, au souffle des mots libres.
Je laissais mon oreille errer vers les mots de ma petite fée clairvoyante.


- Oh ! Le visage du chat et son sourire en résonance d'espace. 


Seule la dent d'un sourire tournoyait dans ma main. Alice repartait en me laissant ce souvenir. Ainsi, je pourrais toujours traverser les visages des mots, ouvrir leur noyau et faire pousser des grains d'espace, toucher le lien.
Dans la dent de clarté, cette phrase d'Artaud parcourant le temps :

« lire l'oeuvre d'un poète, c'est avant tout lire au 
travers car toute l’oeuvre écrite est une glace où l'écrit 
fond devant le non-écrit »

 Juliette Clochelune

 

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20 juillet 2011

Les moments de Liette

Les moments de Liette

 

Il était une fois Liette.... par Florence Noël

Dire ces quelques mots, c'est déjà poser sur l'air le poème de la vie, avec l'essence de la tendresse. Liette c'est tout un conte. Un conte à grandir et à guérir. Il y a des gens comme ça, dont la peau a une histoire plus large à nous raconter que l'étendue des caresses qu'on y déposerait. Liette c'est la vie qui a trouvé son porte flambeau de douceur.

Mais, sous les vagues tièdes d'un amour résolu, il y a un questionnement. Perpétuel. Une interrogation du vivant jusqu'à ses limites tremblantes. Traquer son souffle, capturer ses étincelles, convoquer ses mouvements, abattre les masques, dégrafer les corsages des sens, inventer un extraordinaire, débusquer la lumière, rencontrer les ténèbres et les laver de pluies de larmes. Sans fausse pudeur.

Les moments de Liette, ce sont des instantanés profondément symboliques, empreints des rêves et des cauchemars, des lueurs et des ombres d'un quotidien en quête d'amour. C'est écrire, jour après jour, à l'encre de vie, rouge corail, ces mots pèlerins:

"Du ventre de l'ombre naît la grâce"

 

 

Moment 0

**Les yeux de la nuit**

Les yeux de la nuit crient et vous happent de leurs doigts ensanglantés. Ils vous balancent leur sale désir, ses yeux violeurs. Ça rugit, l'angoisse serrée dans vos paumes, les pieds aspirés dans le sable empourpré. Un trou, là, ouvre votre coeur. La lumière est noyée, baignée de sang, vos poumons qui crachent, le souffle court, et la peur enlaçant les feuillages de votre arbre-fée. Le tronc craque et bave sa sève. Nuit rougie, laminée par l'espoir tout nu couché sur la pierre. Vous aimeriez devenir cette pierre, dure, renvoyant ce salaud qui vous broie la mémoire. À vie, vous saignerez. Votre visage, il est là, dans ces yeux de pierre, cachant la béance, la folie. Une main de tendresse, dites, elle est où dans la nuit ? La main lèche le sang, je prends la racine, la racine vierge, encore petite fille, la racine au regard fermé, prêt à s'ouvrir, au regard qui a lavé la mémoire. Mon coeur ne veut plus saigner, plus appeler la vie, plus être cloué dans cette chambre d'hôpital, où les yeux de nuit violent votre fenêtre.

 

Moment 1 Le mercredi 26 janvier 2000

 Dans cette chambre carnivore le rideau secoue l'air. Trop de blancheur, trop de lumière. La petite fille tend son visage vers les doigts du soleil. Elle a perdu ses ailes le jour de sa naissance.

 

Moment 2 Samedi 29 janvier 2000

Un oiseau sur sa fenêtre sans couleur la regardait. Lui était libre, en vie.

Vous le verriez, avec son air de rien, pris dans son instant, sa passion pour l'herbe verte. Ses gestes dessinaient l'amour, son corps entier vibrait, en harmonie avec le vent, le soleil, le chant. Sa couleur, ah, l'enfant aurait tant voulu la boire, la faire palpiter au bout de ses orteils, au creux de ses cils lourds. Cet oiseau avait une façon de sautiller, de tendre le bec et le cou, ça vous rentrait dans le sommeil, ça vous réveillait de la douleur. Un secret dansait sur cette fenêtre, et les ailes de l'oiseau entouraient la transparence, virevoltaient en arabesques.

 

Un langage commençait à naître, une vie sur la fenêtre.

 

Moment 3

Une voix vous vient dans la nuit. Dans l'eau gelée de la mer, un soupir cogne dans votre vue. La mer se détend pour ouvrir le soupir. Rire magique de l'arbre nu, de l'arbre de votre vie. L'arbre pousse sous la mer, pousse sur le ciel, et la nuit sourit de toutes ses dents. La nuit qui mord votre vie, vos fruits, vos fleurs. Une ombre flaire la voix, flaire le chant marin. Un noyau aime l'ombre, et la pare de lueur, d'un éclat miraculeux où va dormir le soupir. L'ombre qui mord vous donne la vie.

 

Moment 4

Vous savez, une voix un jour, vous appelle. Vous appelle jusque dans les gouffres de votre solitude, vous appelle et éveille votre vie, et éveille votre corps endormi. Une voix-vent, une voix-mer, une voix-moustaches. En vous, c'est le réveil, c'est la marée. Vous débordez de vous, vous enveloppez l'espace, les murs. Vous êtes vie, lumière, couleur.                                                                                             Vous ne savez, pas cette vie. Vous l'entendez, juste. Un chant. L'amour.Cette voix, si vous l'aimez ainsi, c'est qu'elle est pleine. Elle n'est pas seule, elle porte la vie, l'amour.

 

Moment 5 Dimanche 30 janvier 2000

Vous venez de mordre la chair d'une voix, elle grandit dans votre ventre. Vous aimez l'oiseau, et lui en voulez, ce secret, pourquoi l'écoutez-vous ? 

La vie vous ignore, à quoi bon ses bondissements ? Vos mains se referment en fêlure, le poison rit à vous donner envie de glisser dans le creux de l'oreiller, de devenir une naine. Une naine que la lumière ne pourra abîmer, une naine pour que l'oiseau vous sorte de cet aveuglement. Qui est cette voix-là, violant vos rêves, violant votre enfance ? La beauté vous effraie, vous recherchez le noir, vous ne voulez personne. Vous ne parlez pas, juste, des images arrivent en rafale dans vos oreilles, bavent leurs couleurs.Pourtant, vous entendez l'oiseau, vous entendez les voix, mais, les mots ne prennent pas de sens, juste des sons, des odeurs, juste, vous dévorez, aimez. Les mots vous font boiter sous le poids du rythme.

 

Moment 6 Lundi 31 janvier 2000

 Le rire de l'enfant... Oui, un infirmier lui contait la mer et ses éclaboussures. Oh, ça, l'enfant l'entendait frémir, la mer ! Cette mer sauvage noyant les mots.

 

«Raconte-moi encore la couleur de mer.


 -La mer c'est sans couleur, vois-tu, quand tu la regardes, tu retrouves la couleur de l'air, la couleur du soleil, puis surtout, là, dans cette vague précise, tu vois, celle-ci où vient dormir la mouette, cette vague, c'est la couleur toi.

Oui, un jour, un coquillage avait glissé dans les jambes rondes de la vague à coeur et la mouette a pris ce coquillage, s'est posée sur mon bateau, et me l'a déposé sur le cou. J'ai toute une histoire avec la vague. Le coquillage, là, il s'ouvrait aux grains de ma peau, j'avais des grains qui miroitaient, car une voix sortait du coquillage, et cette voix, je le sais, c'était la tienne."


Oh, cet infirmier, vous savez, n'était pas un infirmier ordinaire. Ca se voyait quand il marchait, quand il parlait, et surtout, sa voix, elle était profonde, elle était le monde. Puis ses yeux, ah, c'était à peine croyable, vous oubliez tout, toujours ! Ses yeux étaient votre arrière-pays. Le coquillage, il avait l'air de ses paupières. L'enfant devenait vent, devenait roche. Une grotte magique, il transportait.

 

Moment 7 Mercredi 2 février 2001

A toi, Phane, et merci de ta question «combien d'étoiles dans ton thé?»

**Heure d'étoile**

" Combien d'étoiles dans ton thé ? "

 

L'infirmier posait parfois de drôles de questions aux matins de l'enfant encore engourdie dans sa nuit, et une odeur de thé qui passait sous son sommeil la sortait vers la vie.


 "Deux, ou non, trois étoiles, s'il te plait, pour y entendre le cheval rouge, celui qui glisse dans le visage du soleil. "


L'infirmier aimait poser des questions à cette enfant car ses réponses apportaient des images et un souffle qui le traversaient. L'enfant et l'infirmier se surprenaient sans cesse au jeu des questions réponses. 

Toujours un mot venait décoller, détourner et retrouver le vrai pourquoi.Ils s'émerveillaient l'un en l'autre.L'infirmier, cette histoire de cheval, ça l'intéressait bigrement !


 " Raconte-moi, ton cheval. Dis."


L'enfant ne savait pas raconter, elle préférait écouter ses histoires à lui, mais il insistait vraiment et n'en démordrait pas. On le voyait dans ses lèvres s'agrandissant sur sa pommette en point d'interrogation.


 "Ce cheval était épuisé, parce qu'il voulait apprendre à voler, et ne savait pas qu'un cheval ne peut franchir les airs, ne peut se libérer du poids de la terre. Il était amoureux d'une étoile, tu vois ... "


 "Mais, pourquoi la terre lui pesait, hein, ma voix marine ?"


 "A cause du poids de sucre dans le thé, à cause que la terre était trop sucrée. Lui, il voulait le sel de la vie, il voulait boire la mer et dans " le sel "il entendait"" les ailes". Il pensait que l'étoile était salée, puisqu'elle planait, et ne voyait pas pourquoi, à lui, le sel lui serait interdit ... Tu comprends, c'est une pensée de cheval rougie par cet ombrage d'astre auquel il était tant attaché. " 


Un jour où l'enfant saignait dans ses poumons, l'infirmier lui avait fait don d'un livre avec un beau dessin de cheval rouge et un petit poème à chanter. L'enfant s'est prise de tendresse pour la chanson du cheval, et c'était leur secret . Ce matin là, l'infirmier avait sorti le livre de la table, tout en brandissant sa question. C'était un signe magique, l'heure de poursuivre le rêve. Tous les deux, ils tissaient une histoire, pour que le livre continue son chemin dans la vie et réveille l'enfant du cauchemar étouffant ses nuits et ses jours.

 

Juliette Clochelune

20 juillet 2011

1 an après

1 an après ma rupture, et un an dans mas ma nouvelle vie, nouvelle carapace ! qu'est-ce qui a changé ?

mon schubert-chat est mort en juin dernier, à notre arrivée en Bretagne.... il n'a pas souffert, arrêt cardiaque semble-t-il... il semblait dormir sereinement...  (je copierai des notes que j'ai prises)

mon meilleur ami Christophe a eu une greffe cardiaque fin avril suite à un infarctus du myocarde à 34 ans (suite à un cancer soigné dix ans avant)... je le voyais mourir en soins intensifs, je le sentais partir, tout ce que tentait les médecins était voué à l'échec alors il a été mis en super urgence nationale renouvelée pour revoir très vite un coeur compatible... il a eu 35 ans en juin (j'ai eu si peur) et là il récupère de façon étonnante! il est rentré chez lui en même temps où je partais en Bretagne, soulagée! et mon chat meurt! comme s'il avait attendu que Christophe soit sauvé, attendu le bon moment... une mort pour une autre... alors que je sais que non! c'est ainsi... et un chat n'est pas un humain... mais j'ai eu ce chat tout bébé, à une semaine, pour un de mes anniversaire! je l'ai nourri au biberon, j'étais sa Maman, c'était "mon bébé"...

peu de temps aujourd'hui, je reçois mes nièces pour la journée...

dans l'appartement, il reste quelques cartons dans une pièce, celle où l'on aimerait inviter mes nièces et des amis à dormir... mais ça a bien avancé! à présent je peux enfin sortir toute seule grâce au kiné, ma main droite a repris des forces et je peux ouvrir la porte d'entrée! on a changé la batterie de mon bolide électrique car elle avait plein de problèmes, et ça va mieux! j'ai été seule voir "harry potter" et en Bretagne je pouvais me promener seule vers la mer... depuis juin seulement ça! et c'est super!! le reste un autre jour...

 

je ne sais encore la forme que prendre ce blog! j'aimerais y insérer d'anciennes notes de mes journaux intimes, en faisant un topo ensuite, des poèmes ou haïkus ou écrits plus travaillés! un grenier inclassable quoi!

demain et après RDV hosto! le 22 je verrai Christophe et floflo à la cafétéria de l'HEGP après mon RDV cardio! chouette ;-)

un petit billet écrit sur le vif, avant mon premier thé! soyez indulgents ;-)

19 juillet 2011

ma rupture avec Pascal (notes d'un journal intime)

je mets en ligne ce que j'écrivais sur mon carnet (abandonné depuis) au moment de ma rupture avec Pascal en juillet dernier...

 

07-08-2010 Centre Médical de Ste Feyre (Creuse)

j'ai quitté Pascal. il est arrivé dimanche dernier et compait rester deux semaines. dès lundi on se disputait car il trouvait que ma glacière faisait beaucoup de bruit et m'a fait tout un speach avant de la mettre dans la salle de bain. il aurait pu se passer du speach et de sa mauvaise foi et la mettre directement dans la salle de bain. dès le mardi sa présence me pesait. il m'aime et moi je ne l'aime plus. je m'efforçais d'être avec lui pour ne pas le blesser mais ça me pesait trop. du coup ça a fusé ! et il est parti hier matin. mes vacances à Damgan (Bretagne) sont donc annulées et je reste ici jusqu'au 18 septembre. ironie du sort, les aides soignantes, adorables, m'ont apporté une table de nuit qui fait glacière pour éviter que ma glacière tourne deux mois! Pascal voulait m'aider, rendre tout ça plus léger mais je ne supportais plus toutes ses manies même si je comprends pourquoi elles sont là. il est trop psychorigide pour moi. quand il est là, je n'arrive plus à écrire, je ne me sens pas libre. il est timide et on s'enfermait à deux à table alors que j'aime discuter. aussi, le mardi, je recevais enfin une lettre de la tortue de feu... je fais un méga transfert amoureux et ne pouvais lui répondre quand Pascal était là. pourtant il ne regarde pas mon courrier et de toute façon ne s'intéresse pas à ce que j'écris quand la tortue de feu, si...

la tortue de feu est publié, en couple depuis 20 ans et père de deux enfants. je revois le couple que formaient mes parents, il me console comme s'il remplaçait mon père. bref, il a, est, ce que j'aurais aimé que notre couple à Pascal et moi devienne... aussi le poète que j'aimerais devenir. la mère que j'aurais voulu être, mon père qui me manque. quand Pascal a rompu avec une partie de sa famille (dont sa mère) il est sans attache, donc tous ses sentiments allaient vers moi et c'était trop lourd pour moi. 

je n'ai pas encore écrit à la tortue de feucar je ne sais pas comment que je vais lui dire que j'ai quitté Pascal. je ne veux pas qu'il pense que ce soit à cause de lui, car il sait que je suis tombée amoureuse de lui, mais il est en couple et le concret avec lui est impensable. je préfère idéaliser et rester avec ma solitude peuplée.

***

08-08-2010 ste feyre (creuse)

finalement avec Pascal on se donne jusqu'en décembre pour que je me retourne et réfléchisse car je ne sais où j'en suis. c'est un  problème de lien, et de lien à ma mère, trop fort. le fait que je sois amoureuse de la tortue de feu n'a rien à voir et je n'en parle pas, c'est surtout un transfert. car je me rends compte que je reste attachée à Pascal et que je dois accepter le concret. je suis trop dans l'idéalisation. j'ai peur de redevenir femme. je m'interdis d'être femme car être femme c'est aussi être mère. je sais bien que non mais le fait est que je suis bloquée de ne pouvoir devenir mère et je préfère rester enfant. d'où ce lien à ma mère ? pourtant je peux enfanter un livre, être mère autrement...

et le père ?

ce matin j'ai fait la grasse matinée et j'ai pleuré en écoutant "t'en va pas" d'Elsa "papa si tu m'aimes t'en va pas, t'en va pas au bout d'la nuit. nuit, nuit tu me fais peur, nuit tu n'en finis pas, comme un voleur, il est parti sans moi." et peut-être aussi est-ce un problème de mon père trop absent, qui ne veut pas s'embarrasser du concret, mais je le reçois en pleine gueule ce concret, et du coup j'en veux à Pascal, je ne comprends pas qu'il ne soit pas parti. je fais tout pour qu'il parte et il ne s'en va pas...

19-08-2010

encore un mois ici mais heureusement que j'y suis, ça m'a donné la force de quitter Pascal définitivement hier. par SMS puisqu'on ne s'appelait déjà plus depuis notre dispute. je me sentais mal, lourde. et là je rediens légère. c'était la décision à prendre. je ne nous voyais pas continuer ainsi. je crois que ma discussion lundi avec la psy m'a aidée à décider, tant j'étais en pleurs avec elle.

reçu aussi une lettre de la tortue de feu avec des haïkus d'enfants. j'écrirai plus tard...

***

28-08-2010

aujourd'hui j'aurais dû être en route pour la bretagne et revoir mon chat. mais voilà, j'ai dit NON à Pascal et j'ai bien fait! ici il y a déjà une dame toute seule qui aimerait partir en vacances avec  moi. les gens ont envie de m'aider. je ne suis pas souvent seule. et ici quand je suis triste il y a toujours quelqu'un pour me consoler. ne serait-ce pas un être consolateur que je recherche ? la tortue de feu, mon père, quelqu'un que je ne connais pas encore ? mon chat aussi me console à sa façon. il sent quand je  suis triste ou pas bien. avant c'était Christophe mon consolateur absolu. il le reste toujours à sa façon, mais avec son travail il a moins de temps et la Poésie , ne peut-elle pas être la source consolatrice ?

***

2-09-2010

Pascal a répondu  à ma carte par un SMS auquel je n'ai pas répondu. la psy m'ayant fait remarquer que je devais assumer mes paroles, donc ce silence que j'impose et que lui cherche à briser. là il me dit qu'il comprend et me reverra dans 6 mois mais j'ai peur qu'il mette ces 6 mois entre parenthèse et cherche à me récupérer ensuite, à se dire que je flancherai. je dois trouver une solution et lui dire qu'on ne se verra que dans les réunions de l'association par exemple. car je ne veux pas pousuivre avec une amitié qui sera forcément ambigüe...

1 heure plus tard : voilà j'ai envoyé un SMS à Pascal lui disant que je ne voulais plus le revoir et que dès maintenant je ne répondrai plsu à aucun de ses messages. je les supprimerai avant de les lire. 

je trouve que je romps de la même façon qu'avec Natacha et Alexandrine. au bout d'un moment je ne supporte plus, et je tourne la page. et ici je la tourne aussi! faut que j'écrive à Christophe!

***

le 17-09-201 (Ste Feye - dernier jour!)

 

je rentre demain! ouf! je serai restée deux mois et demi ici! c'est beaucoup mais il le fallait.  le gros des travaux a été fini seulement avant-hier. une fois rentrée, faudra faire des achats pour ma chambre. on sera dans les cartons jusqu'au cou mais on va ranger peu à peu. j'ai pu stopper SMS et lettres à Pascal. la rupture est consommée. la psy m'aura bien aidée. il va falloir en trouver une aux Ulis. maintenant que je peux sortir avec le fauteuil électrique, ça pourra se faire. Pas trop envie, hâte rentrer, retrouver mon chat, voir, vivre ma nouvelle vie.

19 juillet 2011

Emily Dickinson en haïkus

Sa toile tisse la nuit

Le soleil s'enfuit

Araignée, ton fil luit

*

Dame en col filiforme ?

Gnome en uniforme

Seul son contour t'informe

*

Immortalité, dis

Si ta stratégie

Fit la physionomie

 

Emily Dinckinson (traduction Juliette Clochelune)

 

m'était venu ce haïku :

Petite araignée

Suspendue au fil de nuit

La lune est tissée

Clochelune

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19 juillet 2011

Traverciel (renku à deux voix)


-Traverciel - 



Strophes impaires (à trois vers : 5-7-5) :Liette Clochelune  
Strophes paires (à deux vers : 7-7) :Stéphane Méliade

des poings de suture
le sang des mots a un coeur
comment traverser 

feu rouge à l'artère-route
la plaie met son clignotant

le vert ouvre un phare
où passent les paragraphes
brisant le brouillard

l'arbre ralentit au feu
l'orange croque un soleil

rouge dans la mer
où naviguent les passants
pont d'embouteillage

je traverse dans les vagues
à gué sur l'arche des clous

les pavés du ciel
dans un bruit de carrefour
tombent sur tes pieds

mon autobus à naufrage
plonge à l'arrêt des sirènes

ta lettre d'étoile
traces de route oubliée
la mer a câlé

mon cri s'assied sans ceinture
à la place du vivant

ton ventre brisé
s'étire dans l'océan
en un caillou blanc

sous le parking des marelles
bleuit la porte du ciel

des pommettes rouges
dessinent dans les nuages
un soleil tournant

le plein de plancton, je bois
ma vie freine en bulles d'air

paille du passé
tu bois l'arc-en-ciel des huiles
miettes goudronnées

lèvres désincarcérées
doublent les gestes des vagues

crissement des anges
dans le plasma des étoiles
ton corps luisant sait

sur l'aire du courant noir
j'ai poussé mon premier rire

la terre en sursaut
grince en chatouillis de vie
elle crie sa peau

la plante de mes pieds brûle
climatisée d'étincelles

aile à ton orteil
le gravier grave le ciel
sur le pas du jour

le sel démarre mon eau
corps carossé d'océan

le point d'un reflet
grandit dans l'eau de manège
et pèse les formes

mon coffre enflé de facettes
éteint l'écaille à mourir

ta queue de sirène
abandonnée dans le port
lourde ombre d'espoir

sur le quai bleu des ancètres
mon enfance en cale de sang

un éclat de plume
sculpte la racine errante
ta couleur est née

bateau pêcheur d'avenir
flacon débouché des phares

filets de visages
les cartes d'identité
sont emprisonnées

clignotant sur l'île d'encre
je bois l'ombre en négatif

voleurs de lumière
le cil palpite aux carreaux
tes lèvres sont blanches

le volant tourne plus haut
pour réveiller les bateaux

en cristaux de sève
Dieu dans le rétroviseur
germe dans ta langue

la constellation du poivre
à travers la vitre ouverte

copier sur le sel
fait désordre dans les astres
buvons leurs épices

île sur le siège arrière
elle navigue à l'envers

une plage glisse
dans sa gorge en sable rose
dépassant l'aurore

le ciel est passé au vert
tu peux traverser la mer

souffle en bandoulière
le tic-tac du crocodile
klaxonne en riant
 
(Octobre 2000-mars 2001)
19 juillet 2011

La Petite Fille et la Poésie


La Petite Fille et la Poésie (écrit en 1994)


Il était une fois, dans un je ne sais où, une petite fille. Cette petite fille voulait découvrir la Poésie, ce je ne sais quoi qui embellit la vie. Car tout était triste autour d’elle. Un voile d’ombres et de brumes l’entourait, un rideau de pluie et de larmes mêlés. Cette petite fille sans nom, ce je ne sais qui, avait dans le cœur une chanson, une mélodie qui l’accompagnait et la rendait plus gaie. Elle aurait voulu que tout fût gai autour d’elle, cela la rendait toute triste de voir un univers sans couleur, des ombres de vie. C’est pour ça qu’elle se disait : «je dois découvrir la Poésie, elle rendra l’univers plus beau, aussi beau que la chanson que j’ai dans le cœur.»

Elle errait dans un mystérieux manoir, happée par une sombre rêverie. Elle voulait partir au plus vite à la quête de ce trésor. Sa petite chanson si jolie l’aidait à vaincre la peur qui rôdait autour d’elle, cette monstrueuse bête qui voulait la retenir, déchirer ses ailes pour l’empêcher de voler. Car cette petite fille avait des ailes, des ailes invisibles mais la peur est un être maléfique qui voyait tout. La peur savait qui était cette petite fille et ce qu’elle recherchait, et à tout prix, elle devait la retenir. Mais elle ne pouvait rien contre la chanson qui émanait de la petite fille, cette chanson était magique et envoûtait la peur. Charmée, elle se dissipa et la petite fille put continuer son chemin, s’envola et transperça le manoir qui disparut à son tour, comme s’il n’avait jamais existé. A sa place une étoile était née. La petit fille la vit et la trouva si belle qu’elle l’embarqua sous ses ailes. Elle avait maintenant sa chanson et son étoile, une musique et une couleur qui éclairaient son parcours.

Après plusieurs jours de vol, elle vit un pays, un pays qu’elle ne comprenait pas, où tout était en ordre. Elle décida de s’y arrêter : «on ne sait jamais, je pourrai peut-être découvrir la Poésie dans cet endroit bizarre.» Ce royaume était gouverné par une méchante reine. Cette reine s’appelait Raison. Raison dirigeait tout, tous devaient lui obéir. Les êtres, les choses étaient modelés par raison. Tout semblait si froid, si ennuyeux, si gris. La petite fille chanta sa chanson, fit briller son étoile et déploya ses ailes. La reine écouta la chanson et vit l’étoile, elle se mit à rire et à voler à l’envers, son rire valdingua à travers le royaume et se transforma en un immense éclat de rire et de folie. La petite fille repartie avec ce fou rire. Elle était plein d’espoir et pensait bientôt rencontrer la poésie. Elle avait déjà beaucoup d’amis : sa chanson, son étoile, son rire fou. Elle savait qu’ils l’aideraient à trouver la Poésie et peut-être qu’ils l’aideraient à découvrir son prénom, ce prénom perdu.

Un jour, elle se trouva dans une contrée bruyante, pleine de sons qui lui étaient inconnus. C’était le royaume du langage structuré, le royaume de la prose. Elle chanta sa chanson mais les habitants ne la comprirent pas. Pourtant, ils aimaient la chanson et à leur tour, ils se mirent à chanter dans un langage qu’elle ne comprenait pas. Elle vit un chat qui l’adopta aussitôt. Ils se comprenaient, parlaient un langage muet. Le chat reconnut cette petite fille mais ne pouvait lui dire qui elle était. Elle seule devait le découvrir. Elle repartit avec le chat vers de nouveaux horizons, laissant ce brouhaha inintelligible derrière elle.

Ce chat étrange ne ressemblait à rien. C’était le gardien de la poésie, son symbole. Il avait les sept couleurs de l’arc-en-ciel. Son regard, son sourire avaient ce quelque chose d’ineffable qui hypnotisait la petite fille. Elle aimait ce chat magique et aurait voulu que la Poésie ressemblât à ce chat, à cet arc-en-ciel de sensations qui ronronnait dans son coeur. Elle donna l’étoile au chat pour faire briller son cœur, elle lui donna aussi le fou rire pour faire éclater son sourire.

Une sorcière les avait aperçus et elle était dans une colère aussi noire qu’elle. C’était une sorcière colérique, mal lunée. Evidemment, elle n’avait pas un cœur étoilé. Cette sorcière incarnait le mal, elle ne savait pas chanter et la chanson de la petite fille la fit frémir, ses dents grincèrent, ses poils se hérissèrent. Elle comprit qui était cette petit fille, elle sut immédiatement son prénom. La sorcière était cousine avec la Peur, elles étaient semblables. Elle voulut jeter un sort à la petite fille et au chat arc-en-ciel, mais elle ne put rien contre eux car la chanson toucha la sorcière et la métamorphosa en fée.

La petite fille demanda à la fée si elle savait où elle pourrait trouver la Poésie. La fée ne lui répondit pas mais lui offrit un miroir enchanté. La petite fille y aperçut un lac et un petit garçon triste. Elle remercia la fée et partit à la recherche de ce lac et de ce petit prince qui semblait si seul, qui semblait tout savoir.

Elle dût passer par le royaume des Adultes. Elle croyait voir la reine Raison et le roi Langage dans ce lieu de géants qui semblaient ne pas se rendre compte de sa présence. Ils virent le chat et le trouvèrent si bizarre qu’ils voulurent l’emprisonner pour l’examiner pour comprendre cet animal anormal. Tout devait être normal dans le royaume des Adultes, et s’ils ne comprenaient pas une chose mystérieuse, ils la disséquaient, l’étudiaient pour savoir à quoi ils avaient à faire. Mais le chat était rapide, et comme il ne ressemblait à rien, il se transformait à loisir. La petite fille n’avait même pas envie de chanter sa chanson pour des Adultes qui ne la remarquaient même pas, des Adultes qui voulaient faire du mal au chat arc-en-ciel. Elle repartit avec une infinie tristesse dans le coeur en pensant à ce monde d’apparences. Le chat lui offrit son plus beau fou rire, alors ils sourirent tous deux et partirent ensemble sur le dos d’un nuage, à la rencontre de la Poésie.

Le lac chanta en apercevant la petite fille et le chat. Ils descendirent de leur nuage. Le Petit Prince était là. Il pensait à son ami Antoine qui était reparti dans son avion. Il voulut jouer avec le chat. La petite fille regarda dans le lac, et là, elle découvrit la Poésie. Elle vit son image dans le miroir, le reflet dans le lac était le même. Elle comprit alors tout. Elle comprit qu’elle était la poésie, elle sut pourquoi elle avait perdu son prénom, que c’était elle-même qu’elle avait cherché. Elle savait. 

Elle sourit au Petit Prince qui la regarda, la prit par la main et se mit à rire. Le chat eût son plus beau fou rire et la poésie chanta. Le Petit Prince vit l’étoile dans le cœur du chat, il sut qu’il devait partir avec eux, c’était l’étoile de son ami Antoine. Le Petit Prince, la Poésie et le chat qui ne ressemblait à rien revinrent dans ce je ne sais où en noir et blanc pour embellir le monde avec leurs regards magiques, parfumer le monde de poésie avec leurs regards poétiques. 

Ils redonnèrent du souffle au monde avec leur Poésie, leurs regards, suivis par tous les enfants. Ils partirent avec leur folie, leur amour, leur poésie à la conquête de la Raison, à la métamorphose de l’Adulte, en semant leur poème. 

Juliette Clochelune (21 ans en  1994)


 




Juliette Clochelune

pour Francopolis mai 2011

19 juillet 2011

libre parole



Ce mois de mai 2011 Libre parole à… Juliette Clochelune

De la poésie, on peut dire qu’il y a ceux qui ne la connaissent ni ne l’aiment vraiment; ceux qui l’ont rencontrée  jadis, à l’école et qui ont tout oublié et puis ceux  - et ceux-là nous intéressent-,  qui en écrivent  et qui ne peuvent pas envisager de vivre sans être accompagnés par elle. Elle est dans leurs gènes, pourrait-on dire !
Juliette Clochelune est de ceux-là.

Elle nous livre, ici, une page émouvante de sa personnalité, un hymne à la poésie, celle des jours de sa vie, où chaque instant ne peut pas être délié de la poésie, imbriqués qu’ils sont comme deux atomes d’une même molécule.

Émotions assurées ! 

(Michel Ostertag)


"le lecteur-né lit aussi inconsciemment qu'il respire ; et pour pousser l'analogie plus avant, lire n'est pas plus une vertu que respirer. Plus on confère à l'acte du mérite, plus il en devient stérile. Qu'est-ce que lire, en dernière instance, si ce n'est un échange de pensée entre écrivain et lecteur ?" (Edith  Wharton dans «Le  vice de la lecture» paru en 1903 dans une revue littéraire)

 

 

très longtemps je me suis détestée, j'ai détesté ce corps, je me détruisais, le détruisais. j’étais comme un miroir brisé en mille morceaux. Tous ces morceaux brisés en moi semblent se reconstruire en travers la poésie, les lectures et partages.

 

grâce à la lecture, la poésie, les rencontres, j'ai pu peu à peu me reconstruire, donner une possibilité à cet enfant malade, destiné à mourir à la naissance mais qui s'accrochait aux branches de la vie, aux bras de sa maman! 

 

grâce à la poésie, une sérénité arrive, une coquille que je peux enfin habiter. La poésie m’aide à avancer à travers les cicatrices, la blessure ne s'en ira pas mais des fleurs ont poussé dessus pour la rendre plus douce... pour tenter...

 

je me construis un corps à travers mes rencontres et échanges, un souffle avec la poésie...

 

la poésie est mon entrée en résilience.

 

écrire ce premier recueil de haïkus pour trouver ma coquille,  faire naître ce double, Clochelune, et bercer l’enfant qui crie en moi, cette Clochelune que j’aide à naître... être mère autrement, moi qui ne puis être une maman...

 

l'écriture est cette coquille que je crée, que je peux enfin habiter. La poésie est mêlée à ce souffle qui me manque et m’aide à mieux respirer, c’est un souffle plus grand que le mien, ce souffle-là ne s'en va pas...

 

oui, je construisais ma force avec le corps des gens que j'aime, mais aussi avec la poésie, quand j'avais besoin d'embrasser ces corps, c'est comme si j'embrassais aussi la poésie.

 

mes études à Paris 7 furent un grand bonheur. Je me suis sentie libre, vivante avec cette envie de vivre la poésie, de comprendre que oui, moi aussi je pouvais l'écrire. Des professeurs, des amis ont cru en moi, m’ont ouvert des portes, merci... ces échanges furent essentiels.

 

j'ai l'impression parfois d'être comme un vampire. Vous êtes mes anges et je vous abîme avec mon corps malade. Avec la poésie, l'envie d'écrire je me sens comme apaisée, plus forte.

 

la poésie est immortelle. Elle nous survivra. Elle est cette vieille amie qui jamais ne nous quittera, ce corps stable qui jamais ne pourrira.

 

 

 

 

Coquille vide

Sur le bord du chemin

Puis-je t’habiter ?

Clochelune

 

Juliette Clochelune

***


 

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les reflets de clochelune
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